Avec : Jean-Luc Farquet, François Florey, Julien Guignet, Eveline Murenbeeld, Fabienne Thonney et Delphine Rosay — Mise en scène : Eveline Murenbeeld — Assistanat à la mise en scène : Monique Froidevaux — Lumière et décor : Laurent Junod — Diffusion et régie son : Delphine Bercher — Musique et bande sonore : Jean-Pierre Kazemi — Chorégraphie : Delphine Rosay — Réalisation et conception des projections : Francesca Gabbiani — Photographie images projetées : Philippe Christin — Costumes : Barbara Thonney — Maquillage : Arnaud Buchs — Coproduction Théâtre Saint-Gervais, Genève et Arsenic, Lausanne — Avec le soutien financier : du Département de l’Instruction Publique du Canton de Genève, du Département des Affaires Culturelles de la Ville de Genève et de Pro Helvetia, Fondation Suisse pour la culture.
@ cie des basors
«C’est à partir d’improvisations qu’Eveline Murenbeeld a dirigé ses comédiens. “Ce qu’il y a de fascinant dans cet univers-là, c’est qu’on ne sait jamais très bien qui est qui. Le détective peut se révéler le meurtrier. Les victimes désignées sont souvent les coupables. Les ingénues se transforment en femmes fatales… Nous avons exploré ces glissements d’identité, ces jeux de transformation perpétuels.” Qui dit stéréotypes dit aussi costumes, maquillages et accessoires. Perruque platine, talons aiguilles, cigares, feutres à la Bogart et fume-cigarettes font partie d’une véritable panoplie. Devant ou derrière le miroir, les comédiens se passent donc l’arme, sans qu’une énigme quelconque soit dévolée.»
«Le spectacle se construit autour d’un des éléments constitutifs du roman noir: le miroir. Tout s’organise autour et contre lui: la petite gymnastique joliment narcissique du caïd bombant avec une très virile volupté ses biscoteaux devant la glace ou encore les épousailles sèches et brèves du 35mm et de la belle blonde oxygénée. La petite grammaire du fantasme policier est ainsi déclinée en chair et en images (…). Comme pour rappeler que dans cet univers tout se joue autour du désir de se perdre dans le reflet d’un autre (le modèle du caïd ou de la femme fatale), dans un face-à-face singulier (proche de l’onanisme) avec l’ombre des glorieux anciens. Histoire de les doubler et de les effacer du même coup. Ensuite, cette forme éclatée, toute en rupture (le spectateur est sans cesse pris à rebours par une esthétique qui feint de satisfaire son désir de fiction pour mieux le renvoyer à lui-même) éclaire la nouvelle donne du polar. Les héros à l’ancienne, style Philip Marlowe, sont depuis longtemps rangés des voitures. Aujourd’hui, les détectives transpirent le mal-être, loin des gyrophares de la ville: ils ne déroulent plus le fil d’une enquête, mais rapiècent des tranches de vie qui s’éffilochent. Ils sont devenus les porte-drapeaux miteux d’une société qui n’en finit pas de douter d’elle-même et de chercher ses (re)pères.»